La randonnée en forêt est le moyen de satisfaire tous ses plaisirs : parcourir les bois, profiter pleinement de la vie à la belle étoile, vivre pleinement sa liberté, ne serait-ce que pour un temps… Il suffit d’être bien préparé pour les vivre, affirme Guy Bouchard, 49 ans, propriétaire de Vélo Spécialité à Matane et fervent cyclotouriste.
Comment devenir un expert du randocamping à deux roues ?
En un mot, il faut le pratiquer ! Il y a 20 ans, j’ai passé mes premiers jours dans le bush gaspésien. Je connais la réserve faunique de Matane, le parc national de la Gaspésie et le massif des Chic-Chocs comme le fond de ma poche. J’ai commencé par rouler sur un vélo de montagne à suspension simple avec des sacoches de randonnée. Même si le vélo n’était pas extrêmement agile, c’était faisable. Ma stratégie a été perfectionnée par essais et erreurs. Pour moi, la randonnée à vélo est un nouveau nom pour ce que j’ai toujours fait.
Existe-t-il un équipement particulier pour le bikepacking de nos jours ?
Oui, et pas seulement sur le vélo, où l’introduction de pneus de grande taille a simplifié la vie de l’aventurier des bois. Les plus grandes avancées proviennent des entreprises qui proposent des sacoches et des porte-bagages adaptés à chaque activité, comme Lezyne, Blackburn, Topeak et le fabricant québécois Arkel. On peut désormais s’équiper de trois grandes sacoches, une sur le guidon, une dans le triangle du cadre et une sous la selle, toutes bien ajustées. Pour le reste (camping, nourriture, etc.), nous apportons notre kit léger de randonnée.
Comment répartissez-vous votre équipement ?
À l’avant, je garde mon sac de couchage, mon matelas de couchage et une doudoune ; cette dernière a l’avantage d’être pliable et de pouvoir être rangée dans un sac étanche pour rester au sec, et elle est légère, ce qui n’affecte pas la maniabilité de la moto. Les affaires lourdes et encombrantes, comme le brûleur, le carburant, la gourde et la nourriture, vont dans mon sac de cadre ; cela abaisse mon centre de gravité, ce qui améliore l’adhérence sur les sentiers. Je place mes vêtements et ma tente dans mon sac à dos, des affaires de poids moyen qui » équilibrent » la machine d’une certaine manière ; c’est aussi le sac le plus accessible, d’où le concept de le remplir de linge.
Que mangez-vous lorsque vous faites du vélo ?
La même chose que lors d’une randonnée de plusieurs jours. Il s’agit d’aliments secs et de repas lyophilisés dont la fabrication nécessite un minimum d’énergie et dont le rapport poids-énergie est favorable. L’eau est recueillie sur place, puis bouillie ou traitée (par des comprimés, des rayons UV, etc.) avant d’être utilisée. Dans le cas d’une aventure de trois jours et deux nuits, j’ai assez de nourriture pour être autosuffisant. Ensuite, il faut commencer à planifier son ravitaillement, ce qui n’est pas toujours simple dans les bois.
Quels sont les accessoires que vous devez absolument avoir ?
Je ne quitte jamais la maison sans un sac à potence ou un sac à tube supérieur, ou les deux. Ces sacoches toutes petites et faciles d’accès transportent mes fournitures de course et mes clés, par exemple, et ont une capacité de 1 à 2 L. Comme le triangle du cadre est désormais inaccessible à cause de la sacoche, je règle le problème de l’hydratation en y rangeant mes bouteilles d’eau. Je trimballe parfois un CamelBak dans lequel je range un imperméable et quelques outils. Mais je ne suis pas un fan des sacs à dos, que je trouve humiliants.