Lors du salon de l’IFA à Berlin, Kawasaki a présenté ses deux premières motos électriques, la Ninja e-1 et la Z-e1, marquant ainsi l’entrée de la marque japonaise sur le marché des motos électriques. La Z-e1 est un charmant roadster électrique qui équivaut à une moto 125cc à essence.
Kawasaki est reconnu pour ses motos thermiques puissantes et appréciées par les motards. Cependant, la marque japonaise se tourne désormais vers la mobilité électrique, avec des motos électriques, hybrides et même à hydrogène en cours de développement. Pour commencer, Kawasaki a dévoilé ses premières motos entièrement électriques, la Ninja e-1 et la Z-e1. La première est conçue pour offrir une expérience sportive, tandis que la Z-e1 est un roadster décontracté conçu pour le plaisir de conduite.
Un équivalent 125cc aux airs de 400cc
La Z-e1 est présentée comme l’équivalent d’une moto 125cc, ce qui signifie qu’elle peut être conduite avec un permis A1 ou un simple permis B accompagné d’une formation de 7 heures. Elle délivre une puissance modeste de 9 ch (12 ch en crête) et est principalement destinée à un usage urbain.
Kawasaki, déjà bien établi dans le segment des motos 125cc, a conçu la Z-e1 pour qu’elle ressemble davantage à une moto de 400cc en termes de style et de volume. Elle partage un empattement identique de 1370 mm avec sa sœur thermique, et de nombreux éléments de design tels que le bloc optique avant, la boucle arrière, les repose-pieds et la selle sont similaires. La Z-e1 conserve l’esthétique distinctive de la marque, caractérisée par un style agressif inspiré du manga, appelé « Sugomi ». La seule différence majeure réside dans le pneu arrière plus fin de 130 mm de largeur et le simple disque de frein à l’avant, qui rappellent qu’il s’agit d’une moto 125cc.
Des performances décevantes
Du point de vue des performances, la Z-e1 déçoit un peu. Alors que Kawasaki propose des motos thermiques puissantes, la Z-e1 atteint seulement 9 ch, avec un pic à 12 ch en utilisant la fonction e-Boost. Cette moto électrique convient principalement à la conduite en ville, avec une accélération satisfaisante jusqu’à 50 km/h. Pour les dépassements sur les voies rapides, il est nécessaire d’activer rapidement la fonction e-Boost, qui fournit un surplus de puissance pendant 15 secondes avant de devoir se recharger. L’utilisation de l’e-Boost est affichée sur l’écran TFT couleur de 4,3 pouces.
La Z-e1 encourage une conduite douce plutôt qu’une accélération brutale, mais elle reste agréable à conduire en milieu urbain, comme elle a été conçue pour le faire. Cependant, la décision de Kawasaki de ne proposer que 9 ch, alors que la concurrence propose des motos électriques plus rapides tout en respectant les limites du permis A1, est un choix étonnant. Des modèles tels que la BMW CE04 et la Zero FXE offrent des moteurs capables de rivaliser avec des motos à essence de plus grande cylindrée.
Le passage du mode « Road » au mode « Eco » réduit encore les performances, ce qui signifie que le mode « Eco » est principalement destiné à économiser de l’énergie. La Z-e1 est déjà relativement économe, avec une consommation minimale de 2,4 kWh/100 km à une vitesse stabilisée de 30 km/h et une consommation maximale de 12,5 kWh/100 km en utilisant l’e-Boost pour des accélérations rapides. Après un essai combinant conduite en ville et sur périphérique, la Z-e1 affichait une consommation moyenne de 4,5 kWh/100 km.
Bien que la Z-e1 soit moins puissante que les autres motos Kawasaki, elle offre une option de mobilité électrique dans un style reconnaissable et adapté à la ville, permettant aux amateurs de motos de goûter aux avantages de la conduite électrique.
Facile et rassurante
La Kawasaki Z e-1 est une moto électrique qui se démarque sur plusieurs aspects. Tout d’abord, il est important de noter que contrairement à un scooter, la Z e-1 est une moto que l’on chevauche. Pour les novices fraîchement titulaires du permis A1, cela peut sembler impressionnant, mais dès que l’on monte en selle, les doutes s’estompent. La Z e-1 est très facile à prendre en main, avec une position de conduite assez droite et des commandes intuitives. Son poids de 135 kg facilite grandement les manœuvres.
Kawasaki a également ajouté une fonctionnalité astucieuse appelée Walk Mode, activée via un bouton situé sur le commodo gauche. En tournant la poignée des gaz, la moto avance à une vitesse maximale de 5 km/h, tandis qu’en tirant sur la poignée, elle passe en marche arrière à une vitesse limitée de 3 km/h. Cette fonction est particulièrement pratique pour se garer dans les rues, même en montée.
En ce qui concerne les performances, la Z e-1 réagit rapidement à toutes les sollicitations, offrant une expérience de conduite dynamique, mais rassurante. Les virages s’abordent en douceur, et le freinage est efficace, notamment grâce à la présence de l’ABS, une rareté dans ce segment. Le freinage arrière, doté d’un disque et d’un étrier à double piston, ralentit efficacement la moto, ce qui la rend particulièrement agréable à conduire en ville.
Le seul point qui pourrait laisser à désirer est le moteur, dont la puissance est limitée à 12 ch, ce qui convient parfaitement à une utilisation urbaine, mais qui peut sembler limité pour ceux qui souhaitent explorer des routes plus éloignées de la ville. La moto est également conçue pour offrir une expérience sportive, avec une selle fine légèrement inclinée vers l’avant, bien que les trajets plus longs puissent devenir inconfortables.
Deux batteries trop petites
En ce qui concerne l’autonomie, la Kawasaki Z e-1 est alimentée par deux batteries de 1,512 kWh chacune, ce qui totalise 3 kWh. Bien que cette capacité puisse sembler modeste, elle est largement suffisante pour une utilisation strictement urbaine. Ces batteries sont amovibles, ce qui permet de répartir le poids entre les deux unités de 11,7 kg chacune. De plus, il existe deux modes de recharge, ce qui améliore la praticité. La moto peut être rechargée en extrayant les batteries et en les branchant chez soi, ou en les reliant à la moto via la prise située sous la selle passager. La recharge complète de chaque batterie prend environ 3 à 4 heures. Cependant, une autonomie plus grande, atteignant 100 km, aurait été appréciée.
Écran sous-exploité
L’écran est un écran TFT de 4,3 pouces déjà utilisé sur d’autres modèles de la marque. Il est lisible et efficace, mais manque de fonctionnalités connectées. Bien sûr, la moto peut être connectée à l’application Rideology, mais cette dernière offre un nombre limité de fonctionnalités, se concentrant principalement sur la consommation et l’autonomie. Il n’y a pas de fonctionnalités plus ludiques comme les SMS, la musique ou le GPS. De plus, certaines fonctionnalités connectées telles que le démarrage sans clé, l’alarme ou le verrouillage à distance ne sont pas présentes.
Chouette moto, mais perfectible
En fin de compte, la Kawasaki Z e-1 est une moto électrique séduisante, mais avec des domaines de perfectionnement. Avec sa simplicité et sa praticité, elle conviendra aux nouveaux motards et à ceux qui souhaitent découvrir doucement l’électrique. Son équipement est efficace, notamment son freinage ABS, ce qui la rend rassurante. Cependant, elle est idéale pour une utilisation urbaine et son autonomie limitée la cantonne aux centres-villes. Avec son tarif de 8200 €, elle cible un public urbain pressé plutôt que les amateurs de sensations fortes.
En fin de compte, la Kawasaki Z e-1 est une moto électrique accessible, facile à prendre en main, et idéale pour la mobilité urbaine, avec le potentiel d’offrir encore plus avec quelques améliorations.
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