La redéfinition de Twitter (X) sous Elon Musk : impact sur les annonceurs et la liberté d’expression

L’acquisition de Twitter par Elon Musk et les défis initiaux

En octobre 2022, Elon Musk a finalisé l’acquisition de Twitter, rebaptisé depuis X. Cette opération a été suivie du retrait de nombreux annonceurs, craignant l’impact sur leur image de marque des nouvelles règles de « liberté d’expression » promues par X. La principale préoccupation était la possibilité que les publicités soient associées à des contenus jugés inappropriés, augmentant le risque d’une expérience publicitaire négative.

Le retour des annonceurs malgré les polémiques

Bien que ces annonceurs aient quitté la plateforme pendant quelques semaines, la plupart sont revenus, bien que leurs dépenses publicitaires soient réduites. Plus tôt cette année, X a indiqué que la plateforme était presque à l’équilibre en termes de trésorerie, hors dette. Autrement dit, bien que la plateforme ait subi des pertes de revenus publicitaires, l’entreprise serait déjà sur le point d’atteindre la rentabilité, seulement 1 an après son rachat par le milliardaire propriétaire de Tesla et SpaceX !

Quelques mois plus tard, suite à des commentaires controversés d’Elon Musk et une campagne de boycott menée par Media Matters, les annonceurs se sont à nouveau retirés. Toutefois, comme lors du premier retrait, ils commencent à revenir. Netflix, par exemple, a recommencé à investir dans la publicité sur la plateforme. Elon Musk, lors d’une conférence récente en Italie, a signalé que les annonceurs revenaient en masse.

Le déplacement de la fenêtre d’Overton

Tout ceci semble indiquer un déplacement de la Fenêtre d’Overton, terme désignant ce qui est considéré comme acceptable dans le débat public à un moment donné. Si l’on compare les sujets acceptables sur X aujourd’hui et ceux qui l’étaient sur Twitter avant l’acquisition, on constate une nette augmentation de la diversité et de la quantité des thèmes abordables. Ceci suggère un élargissement de la Fenêtre d’Overton.

Un phénomène similaire est observable sur YouTube. Récemment, une discussion impliquant Elon Musk, Alex Jones, Andrew Tate et d’autres, sur des sujets qui n’auraient pas été admissibles selon les anciennes règles de Twitter, a été diffusée sans être censurée ni privée de monétisation. Cela suggère une acceptation croissante des annonceurs pour des contenus autrefois jugés inappropriés.

X : une nouvelle ère pour les utilisateurs et annonceurs

La position de X en faveur de la liberté d’expression, même au prix de pertes de revenus temporaires, crée un marché publicitaire inédit. En adoptant une approche ferme en faveur de la liberté d’expression, X s’est positionné comme le lieu privilégié pour le contenu généré sur cette base. Ce contenu représente un marché jusqu’alors inaccessible pour les annonceurs, en raison de la réticence des plateformes à embrasser pleinement la liberté d’expression.

Quelles perspectives futures pour X ?

Il est peu probable que l’on assiste à de futurs boycotts publicitaires. Avec le déplacement de la Fenêtre d’Overton vers une plus grande acceptation des opinions dissidentes et controversées, les annonceurs se bousculent pour profiter de cette nouvelle dynamique. Le respect de la liberté de pensée et l’intérêt pour le contenu stimulant et controversé promettent d’être très rentables pour les annonceurs, en raison de l’engagement et de l’attention qu’ils suscitent auprès du public.

Lors de l’acquisition de la plateforme par Elon Musk, l’hypothèse était que X gagnerait si la liberté d’expression pouvait devenir rentable. Aujourd’hui, nous commençons à entrevoir cette réalité.

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