Apple a récemment introduit le Vision Pro, son premier casque de réalité mixte. Contrairement à ce que beaucoup pourraient penser, ce produit ne se limite pas à la réalité augmentée ou virtuelle, mais ouvre plutôt la porte à ce que la marque appelle l’informatique spatiale. Depuis son annonce, le Vision Pro a suscité de vives réactions, tant positives que négatives. Pour certains, il représente la prochaine grande révolution technologique, tandis que d’autres le voient comme un gadget coûteux qui finira au fond d’un tiroir. Dans cet article, nous allons examiner de plus près ce casque pour déterminer s’il est vraiment une révolution ou un simple gadget.
Une technologie fascinante, mais lourde
Un poids excessif
Le Vision Pro pèse 612 grammes sans sa batterie, qui ajoute 136 grammes supplémentaires, portant le total à 748 grammes. Pour mettre cela en perspective, ce poids équivaut à 2,5 iPad mini ou 1,5 iPad Air. Ce poids repose majoritairement sur le visage, rendant son port inconfortable après une heure d’utilisation. Apple aurait pu opter pour des matériaux plus légers comme le plastique au lieu de l’aluminium, ou mieux répartir le poids en plaçant la batterie à l’arrière du casque.
Un confort limité
Le poids du Vision Pro constitue un obstacle majeur à une utilisation prolongée. Après environ 30 minutes, le visage commence à ressentir une pression, les cervicales sont sollicitées, et une pause devient nécessaire après une heure. Regarder un film de deux heures peut se transformer en une épreuve douloureuse, surtout en été où la chaleur s’accumule sous le casque.
Une autonomie décevante
Une batterie externe peu pratique
Pour fonctionner, le Vision Pro nécessite une batterie externe de 3 166 mAh, attachée magnétiquement au casque. Cela rend le casque moins esthétique et peu pratique, car la batterie doit être placée dans une poche ou sur une surface plane, et le câble pend toujours le long du bras, limitant les mouvements.
Une autonomie limitée
L’autonomie de la batterie est de 2 à 2,5 heures, selon Apple. Cette durée est confirmée en pratique, mais seulement si l’on évite les usages les plus gourmands en énergie comme la vidéo. Recharger complètement la batterie prend environ 1h30, ce qui est long. Heureusement, il est possible d’utiliser le casque pendant qu’il se recharge.
Une productivité limitée
Un appareil sédentaire
En raison de sa faible autonomie et de son poids, le Vision Pro se comporte plus comme un appareil sédentaire qu’un appareil portable. Pour travailler avec, il faut obligatoirement un Mac, ajoutant ainsi un coût supplémentaire pour ceux qui n’en possèdent pas déjà un.
Une expérience mitigée
Le Vision Pro permet de voir les fenêtres de son Mac en mode virtuel, ce qui est impressionnant au début. Cependant, quelques bugs viennent perturber la concentration. De plus, le casque est trop lourd pour travailler confortablement pendant plus d’une heure ou deux, ce qui est insuffisant pour un appareil vendu à 4 000 euros.
Un divertissement limité
Une salle de cinéma virtuelle
Le Vision Pro permet de transformer son environnement en salle de cinéma avec une qualité 4K HDR et un son spatialisé. Cependant, seuls Apple TV+ et Disney+ sont compatibles, limitant ainsi l’expérience. Pour les autres services comme YouTube ou Netflix, il faut passer par le navigateur, ce qui est moins pratique.
Une expérience solitaire
Le Vision Pro est conçu pour une utilisation individuelle, rendant impossible le partage de contenus avec d’autres personnes. Pour le prix, un vidéoprojecteur 4K et un système home cinéma offrent une meilleure expérience collective.
Un contenu pour adultes inexistant
Une absence notable
Les sites de pornographie sont parmi les plus visités au monde et génèrent des milliards de revenus. Pourtant, Apple a choisi de ne pas prendre en charge les codecs de diffusion des films X en VR, limitant ainsi l’expérience à un simple écran 2D.
Une opportunité manquée
L’industrie des sextoys a développé des algorithmes capables de synchroniser les jouets avec les vidéos visionnées en temps réel. L’absence de contenu optimisé pour le Vision Pro est une occasion manquée pour Apple de capter une part de ce marché lucratif.
Un appareil inadapté pour le gaming
Un manque de jeux optimisés
Apple n’a jamais vraiment misé sur l’industrie du jeu vidéo, et cela se voit avec le Vision Pro. Hormis Apple Arcade et quelques jeux mobiles, il n’y a que très peu de jeux optimisés pour la réalité virtuelle/augmentée.
Une expérience limitée
Le manque d’une manette spécifique pour la VR et l’absence de jeux AAA font du Vision Pro un mauvais choix pour les gamers. À 4 000 euros, le casque n’offre pas une expérience de jeu satisfaisante.
Un coût prohibitif
Un prix élevé
Le Vision Pro est vendu à 4 000 euros, un prix qui le réserve à un public fortuné ou aux geeks prêts à investir pour faire partie des premiers utilisateurs. Ce tarif est en partie justifié par les technologies intégrées, mais l’expérience globale ne vaut pas ce prix.
Une expérience incomplète
Malgré des technologies de pointe, le Vision Pro souffre de trop de limitations pour justifier son coût. Son poids, son inconfort, et son autonomie limitée en font un appareil difficile à recommander pour une utilisation quotidienne.
Une interface et un système de navigation impressionnants
Une navigation intuitive
L’interface du Vision Pro est sans doute sa plus grande réussite. Apple propose une navigation simple et intuitive grâce à visionOS, qui répond aux mouvements des yeux et des doigts. Pas besoin de manette, la navigation se fait naturellement, ce qui est un exploit technique impressionnant.
Une révolution dans la navigation
Les caméras du Vision Pro captent les gestes avec une précision déconcertante. Il est possible de redimensionner une fenêtre en la regardant et en effectuant un pincement de doigt, une interaction fluide et naturelle. Comparé aux autres casques AR/VR qui nécessitent des manettes, le Vision Pro se démarque nettement.
Dire que le Vision Pro n’est pas un produit fascinant serait mentir. Apple propose ici le casque de réalité mixte le plus avancé du moment, mais son prix exorbitant et ses limitations techniques en font un appareil difficile à recommander. Trop lourd, inconfortable, et avec une autonomie limitée, le Vision Pro ne peut être utilisé que sur de courtes durées. Si Apple promet d’entrer dans l’ère de l’informatique spatiale, les frustrations liées à l’utilisation quotidienne du Vision Pro sont trop importantes pour justifier un tel investissement.
Les avancées en miniaturisation permettront peut-être de rendre ce type de produit plus attrayant à l’avenir, mais pour l’instant, le Vision Pro reste un gadget coûteux avec un potentiel limité. Les questions philosophiques soulevées par l’utilisation de telles technologies sont également importantes : souhaitons-nous vraiment vivre dans un monde où chacun serait enfermé dans un univers virtuel ? À chacun de trouver sa réponse, mais pour moi, la technologie doit avant tout servir à rapprocher les gens, pas à les isoler davantage.